Ulaanbaatar - Mongolie
Contexte géographique
La Mongolie
La Mongolie est un pays d’Asie, situé entre la Russie et la Chine. Sa capitale qui est en fait la plus grande ville du pays est Ulaanbaatar. La Mongolie est d’une superficie de 1 564 100 km2et comptait en 2018, une population de 3 248 700 habitants, ce qui fait de la Mongolie, le pays avec la plus faible densité de population au monde. Le territoire de la Mongolie est immense mais procède très peu de terres arabes, le pays est montagneux et couvert de steppes dont l’aridité croît en allant vers le sud, vers le désert de Gobi. Près de 28% de la population des nomades ou semi-nomades. Le climat de la Mongolie est l’un des plus continentaux au monde, en étant très chaud en été et extrêmement froid en hiver avec des températures hivernales pouvant descendre jusqu’à – 40oC. (Wikipédia, 2019)
La ville d'Ulaanbaatar, la capitale de la Mongolie, est considérée comme une ville isolée malgré son importante population. Les villes urbanisées les plus près se trouvent à une distance minimale de trois heures par avion.La plus grande densité de population est répartie dans les trois plus grandes villes de la Mongolie, constituant à elles seules 80% de la population totale de la Mongolie avec un densité de 5,0 habitants et plus/ km.ca. Le sud de la Mongolie est très peu développé dû à la présence du désert de Gobi à la limite avec la Chine.
Située à la frontière entre la Russie et la Chine, la Mongolie est une ville isolée. Par les auteurs
La densité d’habitants par kilomètre carrée (km2) dans les différents régions de la Mongolie. Par les auteurs.
La ville d'Ulaanbaatar
Ulaanbaatar est la capitale de Mongolie. Elle est à la fois le centre politique, économique, industriel, scientifique et culturel. La ville s’étend au fond de la vallée de la rivière Toula sur une vingtaine de kilomètres. La ville d’Ulaanbaatar est d’une superficie de 4 704 km2et comptait en 2018, une population de 1 444 669 habitants, ce qui représente environ 45% de la population de la Mongolie.
La ville est organisée selon deux types de districts, soit le centre urbain et le district des gers. Le centre urbain se caractérise par son architecture en étant une ville planifiée en plus d’être desservie par des services urbains (autoroute, aqueduc, collecte de déchets, etc.). Le district des gers quant à lui est non planifié, les habitants n’ont peu d’accès à des infrastructures ni à des services (électricité, eau potable, etc.). Les habitants de ses secteurs se sont installés à ces endroits en réponse à l’exode rural ainsi qu’à l’urbanisation rapide du centre urbain d’Ulaanbaatar. Près de 60% de la population vit dans le district des gers. Les gers sont en fait des structures qui étaient prévues à la base pour le mode de vie nomadique, qui est en fait une version mongole des yourtes.
La topographie importante sert de limite d’urbanisation, le centre urbain en arrière-plan et le secteur des gers en premier plan. Photo provenant de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR)
Carte représentant les différentes zones construites et protégées, par les auteurs.
Les zones construites et protégées
Ulaanbaatar se définit principalement dans une forme longitudinale, la ville s’est d’abord édifiée selon la présence de l’eau et où il était possible de se construire, car l’importante topographie est un grand obstacle à l’urbanisation. De façon générale, lorsque les zones ne sont pas encore habitées, c’est tout simplement parce que celles-ci ne sont pas habitables dû à leur position géographique.
Les activités du centre-ville sont présentement concentrées à un seul endroit, représenté en rouge dans la carte ci-dessous. Le district des gers est quant à lui représenté en orange ainsi qu’en jaune, selon la densité de ceux-ci. De plus, certaines zones sont déjà préservées, donc non construites comme celle près de la rivière Tuul, qui est représentée en vert.
Contexte historique
Urga, la capitale
La ville d’Ulaanbaatar, fut fondée en 1639 avec l’installation d’un monastère amovible sur son territoire. Elle est cependant fondée sous le nom d’Urga (Örgöö) à ce moment-là. Urga, dans la conception mongole, est une composition urbaine amovible de palais-yourte où le prince et le premier Jebtsundamba Khutughtu Zanabazar résident, et ce, tel que mentionné dans les écrits du voyageur écossais John Bell (1721) ;
« What they call the Urga is the court, or the place where the prince (Tusheet Khan) and high priest (Bogd Jebtsundamba Khutugtu) reside, who are always encamped at no great distance from one another. They have several thousand tents about them, which are removed from time to time. »
Peinture d’Urga (Ulaanba.) au 19e siècle, par Balgan
Animation de l'installation palais-yourtes d'Urga, par les auteurs
Urga, ville nomade
Originalement situé au Lac Shireet Tsagaan nuur (à 230 kilomètres de l’emplacement actuel d’Ulaanbaatar), Urga, le monastère amovible, fut transporté de nombreuse fois (vingt-cinq fois) avant de s’établir définitivement aux abords de la rivière Selbe en 1778, un point d'implantation stratégique pour le marché et pour la proximité de la rivière pour la navigation.
Toutefois, ces déplacements de la ville furent caractérisés par la réponse à des besoins divers ou pour éviter les guerres. Les déplacements furent moins fréquents alors que la population s’agrandit.
Déplacement d'Urga de 1639 à 1778, par les auteurs.
D'Urga à Ulaanbaatar
Toutefois, vers 1910, Urga est près d’être sous une ère communisme à la suite de conflits concernant le transfert de la capitale d’emplacement. De ces conflits résulte deux invasions en 1921, une par un groupe russe/mongole pour se débarrasser du contrôle chinois de la ville et une deuxième d’une armée communisme soviétique-mongole dont les soldats sont appelés « Red Russian and Red Mongolian troops ».
Cette dernière a eu raison des troupes locales et en 1924. La ville d’Urga passe alors aux mains des soviétiques communistes et est renommée Ulaanbaatar, qui signifie « Red Hero » en hommage aux combattants.
D'Urga à Ulaanbaatar
Toutefois, vers 1910, Urga est près d’être sous une ère communisme à la suite de conflits concernant le transfert de la capitale d’emplacement. De ces conflits résulte deux invasions en 1921, une par un groupe russe/mongole pour se débarrasser du contrôle chinois de la ville et une deuxième d’une armée communisme soviétique-mongole dont les soldats sont appelés « Red Russian and Red Mongolian troops ».
Cette dernière a eu raison des troupes locales et en 1924. La ville d’Urga passe alors aux mains des soviétiques communistes et est renommée Ulaanbaatar, qui signifie « Red Hero » en hommage aux combattants.
Contexte démographique
Une évolution exponentielle
La ville d’Ulaanbaatar a connut une évolution exponentielle dès son installation permanente en 1778. Cette population, alors estimée à une dizaine de milliers d'habitants, a vécu un retrait de la population suite au déménagement du Jebtsundamba Khutughtu Zanabazar en plus haut lieu pour éviter les fumées nocives de la ville en 1839.
Depuis cet événement , la population n'a pas cessé de s'agrandir. De : +/- 1500 habitants en 1839, elle passe à +/- 10000 habitants en 1910, +/- 125 000 habitants en 1954, +/- 250 000 habitants en 1963, +/- 600 000 habitants en 1971 et +/- 850 000 habitants en 1986.
Aujourd'hui, en 2019, c'est plus de 1 352 000 habitants qui résident dans la ville d'Ulaanbaatar, soit près de la moitié de la population de la Mongolie actuelle.
Évolution démograhique d'Ulaanbaaatar, par les auteurs.
Un constat explosif
La ville d'Ulaanbaatar à évolué selon des chiffres plus que fascinants, soit d'une évolution de 10 fois la population en 50 ans et de 1000 fois en 200 ans. Ces données permettent de justifier que la population d'Ulaanbaatar grandit à une moyenne de 5 fois sa population par année malgré un rythme diminué depuis les dernières décennies.